Arturi Inquisito (épisode 4) : rencontre avec l’Imperator

Extrait tiré de « Arturi Inquisito », le 4eme épisode du Livre VI de Kaamelott :

Rome
Int. Palais Impérial. Jour

Helvia emméne Arturus dans une chambre du Palais Impérial.

Helvia : (la jeune fille s'adresse à une personne qu'Arturus ne peut pas encore voir)
Votre tranquillité ? Le centurion Arturus. (elle sort de la chambre et s’approche d’Arturus) C’est bon. Vous pouvez entrer. Vous vous asseyez sur le siège en face du lit, et vous attendez qu’il vous adresse la parole. D’accord ?

Arturus rentre dans la chambre impériale et découvre un vieil homme allongé sur un lit. Il suit les indications et s’assoit sur le siège face au lit.

Caesar :
On m’a dit qu’il fallait que je t’impressionne. L’impressionner, l’impressionner, vous me faites marrer que je leur dis. Avec quoi vous voulez que je l’impressionne, au juste ? Alors tu sais pas ce qu’ils ont faits ? Ils m’ont mit une chemise propre ! Tu dois te dire, « qu’est ce que c’est que ce vieux con qui me fait traverser la moitié de la ville, pour me parler de ses limasses ? ». Et ben, le vieux con, il a sa tronche sur toutes les pièces de monnaie.
Arturus : (impressionné, Arturus se lève de son siège en signe de respect)
Imperator ?
Caesar :
Ah, voila ! Ça fait du bien, crénons ! Ça me change de tous ces glands. « Votre tranquillité », par ci, « votre tranquillité », par là. Ça, pour être tranquille, 24 heures sur 24 au plumard, à pioncer, à bouffer de la compote. Ça, on peut dire que j’enchaîne pas les crises de nerf. (il fait signe à Arturus de s’asseoir) Assieds toi, on dirait que tu vas chanter une chanson. Alors, la milice ?
Arturus :
Ben, oui.
Caesar :
Et avant ? La légion ?
Arturus :
Trois ans. En Afrique.
Caesar :
Et qu’est ce que tu préfères ? La milice ou la légion ?
Arturus :
Ben, la légion. Parce que la milice…
Caesar :
Ben oui, ça sert à rien, la milice. Je le dis depuis le début. Y parait que t’est fortiche en stratégie ?
Arturus :
Ben, c'est-à-dire, j’ai tout lus.
Caesar :
Tout lus, quoi ?
Arturus :
Ben, comment, « tout lus, quoi » ? Vos écrits. J’ai tout lus.
Caesar :
Mes écrits sur la stratégie ? C’est que de la connerie !
Arturus :
Ah ben non, quand même.
Caesar :
Non, non, pardon. C’est pas de la connerie. Mais, déjà, la moitié est pompée sur Sun Tzu.
Arturus :
Sur, qui ?
Caesar :
Un chintoque ! Ça me parait bien loin tout ça. A l’époque, quand je levais le doigt, y avait quinze mille hommes qui gueulaient : « Imperator ! ». Maintenant, quand je lève le doigt, c’est pour aller pisser. Ça vieillit mal les héros.
Arturus :
Ouais, enfin, les connards aussi, ça vieillit mal. Moi, franchement, quitte à vieillir, je préférerais être un héros comme vous. C’est comme pour les bouquins, vaut mieux les pomper sur les chintoques que de pas les écrire.
Caesar :
Te laisse pas faire, Arturus !
Arturus :
C'est-à-dire ?
Caesar :
J’en sais rien, fait en ce que t’en veux, démerde toi. Te laisse pas faire, c’est tout ! C’est un ordre !

Alors le chintoque dont il parle, c'est pas Sensu mais Sun Tzu.

C'est l'auteur (communément admis) de l'Art de la Guerre.

Ah, merci beaucoup pour la précision, Pehennji

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